VITA SANCTE EUFROSINE

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Le site Vita Sancte Eufrosine (VSE) accompagne et complète un travail de recherches sur des récits hagiographiques relatant la vie de sainte Euphrosyne.

Le dossier hagiographique de la sainte peut être consulté dans la Bibliotheca Hagiographica Latina sous Euphrosyna N° 2722-2726; une version électronique du dossier se trouve sur le site des Bollandistes, Bibliotheca Hagiographica Latina Manuscripta: Index analytique des Catalogues de manuscrits hagiographiques latins publiés par les Bollandistes http://bhlms.fltr.ucl.ac.be/. la version qui nous intéresse porte le N° 2722; pour les nombreux ms. donnant la version 2723, cf. BHLM.
D'après les données de la BHLM, la version 2722 est attestée dans deux manuscrits, le ms. H55 de la Bibliothèque interuniversitaire de Montpellier, un légendier d'apôtres, et le ms. U3 de la Bibliothèque municipale de Rouen, édition princeps de Joseph Reisdoerfer in Lateinische Biographie von der Antike bis in die Gegenwart. Scripturus vitam. Festgabe für Walter Berschin zum 65. Geburtstage, Heidelberg: Mattes Verlag, 2002, 711-722.

A ces deux manuscrits, il convient désormais d'ajouter les manuscrits suivants:

1. Bibliotheca Apostolica Vaticana, Chigi A VI 188, 209v-210v, incipit : Fuit in Alexandria uirgo nomine Eufrosina ;
2. Real Biblioteca de San Lorenzo de El Escorial, lat. I.III 13, fol. 160, incipit : Fuit in Alexandria civitas [sic] vir magnificus nomine Pabhnutius; cette version est très proche de celle contenue dans le H55 de la Bibliothèque interuniversitaire de Montpellier.
3. Real Biblioteca de San Lorenzo de El Escorial, lat. Q. III.10, fol. III. 122, incipit : Fuit in Alexandria civitate vir magnificus nomine Papnucius curam habens pauperum ; cette version est proche de celle contenue dans le H55 de la Bibliothèque interuniversitaire de Montpellier.
4. Bayrische Staatsbibliothek München, CLM 4531 fol. 38r incipit: Vita sancti Pafnutii.
5. Bibliothèque municipale de Valenciennes, ms. 168, fol. 211r-212v, manuscrit consultable en ligne, à l’adresse http://www.valenciennes.fr/bib/common/viewer/tifmpages.asp?T ITRE=Ms+168&FILE=Ms0168.tif .

Nous nous sommes particulièrement intéressé à la version latine BHL 2722 conservée avec d'autres vies de saints dans le manuscrit H55 fol. 139r-142v , généralement daté au IXe siècle, originaire de Saint-Etienne d'Autun et déposé actuellement à la Bibliothèque interuniversitaire de Montpellier, section de médecine.

Le père de STRYKER — De Stryker, Emile SJ, et Jean Gribomont, OSB. "Une ancienne version latine du protévangile de Jacques." Analecta Bollandiana 83 (1965): 365-410, 368-70) — a fait une analyse paléographique très détaillée du manuscrit. D'après lui il s'agirait d'un légendier messin de 222 folios datant du IXe siècle; plusieurs mains contemporaines ont travaillé sur le manuscrit; les titres sont en onciale, le texte en caroline quelque peu archaïque; les lignes sont serrées, les marges très étroites; les abréviations de l'époque sont irrégulièrement appliquées. Au XIIe siècle un correcteur a soigneusement révisé le manuscrit en redressant les erreurs de langue. Au XIIIe siècle, le manuscrit se trouvait à Worms; ensuite on le retrouve à l'église de Saint-Etienne d'Autun; en 1721 il faisait partie de la bibliothèque Bouhier dont les fonds ont été en partie envoyés à Ecole de Santé de Montpellier en 1801.

Sur ce ms. cf. également: Bischoff, Bernhard, et Birgit Ebersperger. Katalog der festländischen Handschriften des neunten Jahrhunderts. Teil II Laon-Paderborn. Wiesbaden: Harrassowitz, 2004, N° 2822, 198; et Philippart, Guy. Les légendiers latins et autres manuscrits hagiographiques. Typologie des sources du Moyen Age occidental; 24-25. Turnhout: Brepols, 1977, 30, n. 21, 56, 90.

Le texte de cette version se distingue par sa langue, un latin mérovingien particulièrement désarticulé - un latin parlé tardif niveau 2 selon la terminologie de Banniard 2006: 20, - proche probablement de la langue parlée en Gaule du nord aux VIIe-VIIIe siècles.

BIB: Pour l'étude de la langue, cf. a) Phénomènes phonétiques et morphosyntaxiques: Pei 1932; Vielliard 1927; b) phénomènes de sociolinguistique rétrospective: Banniard 1992; 1997; 2006.

Cette version a été éditée pour la première fois au XIXe siècle par Boucherie, Anatole. "La vie de Sainte Euphrosyne. Texte romano-latin du VIIIe-IXe siècle." Revue des langues romanes II (1871): 23-62; 109-17.

Nous nous proposons de présenter une nouvelle édition critique commentée de ce texte intéressant à la fois la philologie classique et romane.

 

L’histoire d'Euphrosyne développe un certain nombre de poncifs de l’hagiographie de l'antiquité tardive :

La jeune Euphrosyne, âgée de 18 ans, fille d'un seigneur d'Alexandrie, se sent attirée par la vie monastique alors que son père veut la marier. Elle finit par rejeter le monde et, s'étant déguisée en homme, se réfugie dans un couvent de moines espérant ainsi échapper plus facilement aux recherches de son père. Euphrosyne y vivra heureuse et estimée par les moines pendant 38 ans sous le nom de Smaragde accueillant et consolant même son propre père effondré par la perte de sa fille unique. Ce n'est qu'au seuil de sa mort qu'elle révélera sa véritable identité à son père.

BIB: Sur la vie de sainte Euphrosyne, cf. LThK III, col. 1186; DHGE XV, col. 1417; articles en ligne dans le Biographisch-Bibliographisches Kirchenlexikon: http://www.bautz.de/bbkl/e/euphrosyme.shtml, la Catholic Encyclopedia: http://www.newadvent.org/cathen/05606c.htm et le Ökumenisches Heiligenlexikon: http://www.heiligenlexikon.de/BiographienE/Euphrosyne_von_Alexandria.htm&print=true

Nous sommes mal renseignés sur le culte de Sainte Euphrosyne; d'après les données des Acta Sanctorum Februarii II 536F 10 -537C 12, il existait trois lieux de cultes principaux possédant des reliques de la Sainte: 1. Bologne à la basilique Santo Stefano; 2. En Lorraine, dans la chartreuse du village de Rettel, près de Sierk; 3. Dans les abbayes de Saint-Jean-aux-Bois et de Royallieu, près de Compiègne, occupées par des bénédictines où se trouverait entre autres le crâne de la sainte. Sainte Euphrosyne était invoquée contre la folie, ce qui pourrait s'expliquer par la relique du crâne.

INT.: (Goullet 2005:213) a mis en évidence un certain nombre de topoi hagiographiques - l'architexte hagiographique - réalisés uniquement en partie dans notre récit; il nous semble donc que les histoires de jeunes filles déguisées en moine occupent une place à part dans l'hagiographie chrétienne:

1. le saint est un être prédestiné, dont la naissance est souvent entourée de merveilleux;
2. c'est un puer-senex, sage avant la date;
3. à l'image du Christ, il affronte avec succès les tentations du diable;
4. le catalogue de ses vertus est soit une variation sur la liste des trois vertus théologales (foi, espérance et charité), puis des quatre cardinales (sagesse, justice, courage, tempérance) …;
5. ces vertus se matérialisent par des actes concrets comme les aumônes, et par des manifestations thaumaturgiques;
6. le saint est souvent désigné comme un être asocial, mort au monde;
7. le saint, ou son entourage, a la prescience de sa mort.

INT.: Une approche formaliste du récit dans la lignée de Propp, V. I. A., et E. M. Meletinski. Morphologie du conte; suivi de Les transformations des contes merveilleux. Points Essais; 12. Paris: Seuil, 1992, comme la présente (Boulhol 1996: 56-59) semble mieux adaptée à notre récit; d'après cet auteur, la Vita Sancte Eufrosine serait composée des éléments suivants:

        1. Situation initiale: Euphrosyne vit dans le siècle;
        2. Départ du milieu familial: Euphrosyne s'enfuit loin de sa famille;
        3. Peregrinatio: Euphrosyne se retire dans un couvent d'hommes pour y mener une vie ascétique;
        4. Mise à l'épreuve: Euphrosyne exerce une attirance trouble sur les moines; d'après (Boulhol 1996: 57), cet élément manquerait dans la VSE;
        5. Reconnaissance: Euphrosyne dévoile sa véritable identité à son père ainsi qu'aux moines et meurt;
        6. Adhésion des parents: Le père d'Euphrosyne imite sa fille et entre au monastère pour y vivre en ascète;
        7. Nouveau départ: Euphrosyne et son père se retrouvent dans l'au-delà.

INT: Pour une étude détaillée de la scène de reconnaissance, cf. (Boulhol 1996); sur la fonction de la scène de reconnaissance, cf. (Boulhol 1996: 123): «(La) démarche (de S. Pierre d'Atrôa) s'assimile donc à celle de tous les saints qui s'emploient à convertir leurs parents et proches à la foi chrétienne ou à la vie monastique; l'anagnorismos n'est, dans la longue pérégrination du bienheureux, qu'une occasion parmi d'autres de gagner une âme à Dieu.»

INT.: La Vita Sancte Eufrosine contient une série d'éléments romanesques, comme la disparition mystérieuse d'Euphrosyne, l'enlèvement supposé d'Euphrosyne par son fiancé, les lamentations du père lors de la disparition d'Euphrosyne - Xénophon d'Ephèse. Les Ephèsiaques, CUF, Paris 1926, ibid. 2003, V 10, 7-8 -; le déguisement en jeune homme - Xénophon d'Ephèse. Les Ephèsiaques, CUF, Paris 1926, ibid. 2003, V 1, 7-8:«La jeune fille, d'abord, inventa mille prétextes pour retarder le mariage; enfin, ayant trouvé le moyen de me rencontrer seul, elle convint avec moi que, de nuit, nous quitterions tous deux Lacédémone. Tous deux vêtus comme des jeunes hommes, car j'avais coupé les cheveux de Thelxinoé, nous sortîmes de la ville …» -…; sur les liens entre l'hagiographie et la littérature, cf. (Goullet 2005:217-218);

A côté de la version que nous nous proposons d'étudier, il existe de nombreuses autres versions en grec ancien, en syriaque, en latin et dans les différentes langues modernes. Voici un court aperçu, incomplet, sur les différentes versions de la Vie de Sainte Euphrosyne:
        1. Version en grec:
          • Boucherie, Anatole. "Vita sanctae Euphrosynae secundum textum graecum primaevum." Analecta Bollandiana 2 (1883): 195-205; sur la version grecque, cf. (Boulhol 1996:73-75, 102-103, 161, 174). Il se pourrait que la version de Montpellier BuM H55, BHL 2722 soit la traduction latine de cette version; sur les traductions latines de vitae grecques, cf. (Goullet 2005: 141-147).
        2. Versions en syriaque:
          • Bedjan, Paul. Acta martyrum et sanctorum Syriace. vol. 5 Paris 1895. reprint Hildesheim: G. Olms, 1968, 386-405; = Bibliotheca hagiographica orientalis 288.
          • Lewis Agnes Smith, John Burkitt, F. Crawford, Select narratives of holy women from the Syro-Antiochene or Sinai palimpsest as written above the old Syriac Gospels, London 1900 (Euphrosyne:I 61-80 = BHO 289; trad. II 46-59).
        3. Version en arabe:
          • Graf, Georg. Geschichte der christlichen arabischen Literatur. Versch. Aufl. ed. Città del Vaticano: Biblioteca Apostolica Vaticana, 1944, I 111.
        4. Versions en latin:
          • Version des Vitas patrum (= BHL 2723): Rosweyde, Heribert. 1615. Vitae patrvm: de vita et verbis seniorum libri X, historiam eremiticam complectentes / auctoribus suis et nitori pristino restituti ac notationibus illustrati, opera et studio Heriberti Rosweydi. Antverpiae: ex off. Plantiniana, apud viduam et filios Io. Moreti, 1615; le texte pourra être consulté dans la Patrologia Latina vol. 73, col. 0643B- col. 0643D; version électronique du texte sur la PL en ligne: http://gateway.proquest.com/openurl?url_ver=Z39.88-2004&res_dat=xri:pld&rft_dat=xri:pld:ft:all:Z600028510
          • Texte repris dans les Acta Sanctorum: Bollandus, Johannes, Godefridus Henschenius, et Daniel Papebrochius. 1643 sqq. Acta sanctorum: quotquot toto orbe coluntur, vel a catholicis scriptoribus celebrantur, quae ex Latinis et Graecis aliarumque gentium antiquis monumentis / coll., digessit, notis ill. Ioannes Bollandvs. Antverpiae: Apvd Ioannem Mevrsivm, Acta sanctorum Februarii II, Antverpiae Apvd Iacobvm Mevrsivm, col. 0535A - 0541B; le texte peut être consulté en ligne sur le site Acta Sanctorum Datatbase; il peut également être librement téléchargé sur le site Gallica. Il se pourrait que cette version représente une réécriture par amplification et transtylisation ( = réécriture en meilleure style) de la version BHL 2722 attestée entre autres dans le ms BuM H 55; sur le phénomène des réécritures des vitae en général, cf. (Goullet 2005) et (Johnson 2006, 67-112); sur la réécriture par amplification, cf. (Goullet 2005: 111-114); sur la réécriture par transtylisation, «le motif ... le plus souvent avancé par les hagiographes pour justifier une réécriture.» cf.(Goullet 2005: 147-151) .
          • Version dans le Speculum Historiale XVI 76-78 de Vincent de Beauvais; cette version est consultable sur le site de l'ARTEM-Atelier Vincent de Beauvais: http://atilf.atilf.fr/bichard/ sub Eufrosina.
        5. Version en ancien français:
        6. Version en moyen français:
        7. Version en ancien italien:
          • Kümmell, Karl. 1906. Drei italienische Prosalegenden: Euphrosyne, Eremit Johannes, König im Bade herausgegeben nach einer Handschrift des 15. Jahrhunderts. Halle: Buchdruckerei des Waisenhauses, 6-15: In Anthiochia era uno devoto homo giamato Panutio
        8. Version en ancien portugais:
          • Cornu , J. "Vida de Eufrosina. Texte portugais du XIVe siècle." Romania XI (1882): 357-65: Em açidade de Aleixandria foy huu homem que avya nome Paununcio … ;
          • nouvelle édition scientifique par Josiah Blackmore, in "Vidas de Santos de um manuscrito alcobacense", edição dirigada par Ivo Castro, Revista Lusitana, nova série n° 4 (1982-83) n° 5 (1984-85) II 47-55.
            BIB.: sur cette version, cf. PhiloBiblon BITAGAP: manid et Biblioteca Nacional de Portugal.
        9. Versions en allemand:
        10. Version en moyen-néerlandais:
        11. Version en ancien anglais:
          • Aelfric, Walter W. Skeat, Gunning, and Wilkinson. 1966. Aelfric's Lives of saints, being a set of sermons on saints' days formerly observed by the English church, ed. from manuscript Julius E. VII in the Cottonian collection, with various readings from other manuscripts. vols. London, New York: Pub. for the Early English Text Society Oxford University Press, 1, 334-355.
        12. Version en ancien slave:
          • Dujcev, Ivan. Ghent Slavonic MS. 408, A. D. 1360 (facs. ed.). London: Variorum Reprints, 1972.
          • Scharpé, J. L., & Frans Vyncke. An old-Slavonic menologium of women saints. (Ghent University Library Ms. 408, A.D. 1360). Bruges (Belgique): de Tempel, Tempelhof 37, 1973.

      INT.: Dans l'état actuel de nos connaissances, et pour le seul domaine gréco-latin, il semble qu'il faille partir de la (1) version grecque (= N° 1) (2) traduite en latin (notre texte = BHL 2722) et ensuite soumise à une (3) réécriture par amplification et transtylisation (version de la Vitas Patrum et des Acta Sanctorum, notre N° = 4; = BHL 2723).

      BIB.: Sur les différentes versions, cf. (Hill 1919, 1921: 1919, 165-169) et (Boulhol 1996: 110-111, 112).

       

La lecture du texte hagiographique montre que la uita a comme thème principal la vie monastique, préfiguration de la vie dans l’au-delà, de la uita angelica, — sous la forme du cénobétisme et de l’anachorèse, — d’abord et surtout celle de sainte Euphrosyne, puis celle également de son père Pafnutius, la saecularis uita de cette famille noble d'Alexandrie étant remplacée par une monastica uita.
Le thème de la monachoparthenie,- la jeune fille déguisée en moine - qui a le plus intéressé la critique, est certes un thème important, mais reste subordonné au thème général de la redéfintion, de la révolution des valeurs opérée par la christianisme: ce ne sont pas les richesses qu'il faut poursuivre mais la pauvreté, l’obéissance n’est pas due au père mais à Dieu, la vraie vie n'est pas la vie, la vie dans le siècle, mais la mort, la vie cloîtrée, l’anachorèse, préfiguration et préparation de la vie dans l'au-delà, de la uita angelica.

BIB.: Sur le thème de la monachoparthénie, s'inspirant probablement de courants hétérodoxes, notamment celui d'Eustathe de Sébaste, condamné au concile de Gangres en 343, cf.: (Delcourt 1958); (Anson 1974); (Patlagean 1976); (Delierneux 1997); (Hotchkiss 1996); sur les rapports étroits entre l'hétérodoxie et l'hagiographie, cf. (Goullet 2005: 211).

INT: Sur l'origine

Nous sommes ici en présence d’un véritable changement de paradigme annonçant le passage de la civilisation gréco-latine axée sur le saeculum ciuitas ciuium, ciuitas terrena — vers la civilisation médiévale placée sous le signe de Dieu : ciuitas Dei.

BIB.: Sur le changement de paradigme ciuitas terrena -> ciuitas Dei, cf.: (Boulhol 1991) et (Boulhol 1996: 92-93, 96-99); cf. également la conclusion de (Boulhol 1996: 158): «La piété "sociale" ne suffit pas, ou ne suffit plus, à nos personnages: il leur faut à présent la sainteté individuelle, qui entraîne nécessairement, par l'abandon de la vie terrestre ou par la mort au monde, la dissolution de la famille charnelle.»

Il faut enfin relever que la Vita Sancte Eufrosine, comme beaucoup de textes hagiographiques, est en décalage par rapport à son public en ce sens qu'elle propose aux lecteurs du haut moyen-âge un récit et une problématique profondément ancrés dans l'antiquité tardive et le christianisme oriental. Reste que le monachisme de Lérins d'un côté, celui d'Irlande de l'autre ont peut-être diminué ce décalage et préparé la réception de ce genre de textes.
BIB.: Sur le problème du décalage des textes hagiographiques, cf. (Goullet 2005:13-14) ; sur le monachisme lérinien et irlandais, cf. (Sot 2005: 61-62; 72-74).

       

Le site VSE est composé des sous-sites suivants:
                          1. Le site EDITIO: on y trouvera deux éditions du Ms H55 fol. 139r-142v de la BIUM: la première, une édition des folios en mode image complétée par des transcriptions aux formats texte, pdf et png; la seconde, une édition critique traditionnelle réalisée à l'aide de logiciel Classical Text Editor CTE au format html; les éditions seront complétées par une concordance réalisée à l'aide du logiciel Concordance, un lexique et des éditions en mode image des deux autres manuscrits présentant la version BHL 2722 de la VSE, les ms. BmR U3 et BmV 168, accompagnées de transcriptions.

                          2. Le site LIBRI: on y trouvera essentiellement une petite bibliographie sur la Vita Sancte Eufrosine ainsi que sur l'hagiographie et la langue et la littérature latines de l'antiquité tardive.

                          3. Le site VINCULA: ce site présente une collection de liens qui permettent d'approfondir l'étude de la Vita Sancte Eufrosine

       

Nous remercions Monsieur Etienne Wolff, professeur de langue et de littérature latines de l'antiquité tardive à l'Université de Paris X-Nanterre, d'avoir dirigé notre thèse et de nous avoir aidé dans nos recherches.

         

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